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Le Congrès International sur le Travail, la Numérisation et la Justice Sociale a Commencé
18.04.25, Vendredi
Le Congrès international sur le travail, la numérisation et la justice sociale, organisé par Memur-Sen, a débuté avec la participation de 50 confédérations de 41 pays, de 3 organisations internationales et de 200 syndicalistes.
Dans son discours, le président de Memur-Sen, Ali Yalçın, a souligné l’importance de ce congrès pour débattre des impacts de la numérisation la plus grande vague de transformation de notre époque sur le monde du travail, de l’aggravation des inégalités de revenus et de la détérioration de la justice sociale.
Yalçın a mis en évidence l’urgence de faire face aux réalités de la transformation numérique : « Nous devons dire la vérité clairement », a-t-il déclaré, avertissant que la numérisation stimulée par l’intelligence artificielle, l’automatisation et les économies de plateforme transforme le monde à une vitesse sans précédent.
S’appuyant sur le rapport 2024 du Forum économique mondial, Yalçın a souligné que, bien que les technologies numériques devraient créer de nouveaux emplois d’ici 2030, elles perturberont ou élimineront également de nombreux emplois existants. Rien qu’en Turquie, le commerce électronique a dépassé 1,2 million de TL en 2024, illustrant l’ampleur de cette transformation. Il a cependant averti que les bénéfices de la numérisation ne sont pas équitablement partagés. « Les robots remplacent les ouvriers, l’IA remplace les employés de bureau, et les travailleurs de plateforme subissent des conditions précaires et épuisantes », a-t-il dit.
Rappelant que 1 % des plus riches détiennent 54 % de la richesse mondiale, Yalçın a appelé à un nouveau modèle de justice sociale basé sur le travail. « La numérisation doit servir les travailleurs, et non les profits du capital », a-t-il affirmé. Il a présenté trois principes fondamentaux pour guider cette transformation : l’éducation, la sécurité et la justice. Avec 60 % de la main-d’œuvre mondiale ayant besoin d’être requalifiée, il a insisté sur le fait que l’investissement dans les compétences numériques comme la programmation et l’analyse de données est une responsabilité partagée entre gouvernements, syndicats et secteur privé.
« Faisons grandir cet espoir ensemble »
En conclusion, Yalçın a lancé un appel à la solidarité mondiale des travailleurs face à l’aggravation des inégalités. « De la Palestine au Bangladesh, de la Turquie à l’Afrique et à l’Europe, les travailleurs sont unis dans la lutte. Ce monde construit par les mains des 99 % doit être réapproprié par les 99 % », a-t-il affirmé. Il a invité les syndicats, la société civile et les gouvernements à coopérer pour bâtir un système plus équitable et à « écrire un nouveau manifeste du travail à l’ère numérique ».
Après les discours, le programme s’est poursuivi par une session de panels. Dans la session modérée par le secrétaire général adjoint de l’OATUU, Valentine Okechukwu Udeh, le président de la JTCU, St Patrice Odingo Lloyd Ennis, la secrétaire générale du SLTUF, Lisa Montelle Leslie-Ann Goodman, le responsable des relations publiques du NCEW, Ghirmay Abraham Debessay, et la présidente du LDF, Jelena Soms, ont présenté leurs exposés sur « L'impact de la mondialisation et de la numérisation sur la vie professionnelle ».
Dans la deuxième session intitulée « Assurer la justice sociale dans la vie professionnelle et la distribution des revenus », modérée par le président de KSPSI, Mochamad Djumhur Hidajat, le responsable du département socio-économique de l’AHIK, Tural Suleymanov, le président du MTUC, Mauroof Zakir, la directrice de l'organisation du ZCTU, Annette Mpundu Chipeleme, et le membre du conseil exécutif du GFJTU, Sharif O Y Alrowwad, ont pris la parole.
Dans la troisième session, sur le thème « Diversité organisationnelle, solidarité mondiale et relations de travail durables », modérée par le secrétaire général de BMS, Ravindra Dinkarlal Himte, le président du TUCTA, Tumaini Peter Nyamhokya, le président du SSSBİH, Selvedin Šatorović, la présidente du comité des femmes du BFLUF, Ghada Ali Qaed Ahmed, et le secrétaire général du CSA, Elimane Diouf, ont partagé leurs contributions.