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Des dizaines de milliers de manifestants à la place Anadolu pour exiger une nouvelle offre équitable
16.09.25, Mardi
Ankara — En réponse à la proposition jugée insuffisante d’augmentation salariale présentée par l’Employeur public dans le cadre de la 8e période de négociation collective, la Confédération Memur-Sen a organisé une grève nationale, rassemblant des dizaines de milliers de fonctionnaires sur la place Anadolu à Ankara. Les participants ont exigé une offre équitable qui reflète une juste répartition du bien-être économique.
Des fonctionnaires venus de toute la Turquie ont défilé depuis le siège de Memur-Sen jusqu’à la place Anadolu. La manifestation a été marquée par les discours du président de Memur-Sen, Ali Yalçın, des membres du conseil d’administration et des responsables syndicaux affiliés. Dans son allocution, le président Yalçın a salué l’engagement des membres venus défendre les droits des travailleurs publics.
Ali Yalçın : « Une telle offre est inacceptable »
Sous les slogans tels que « Ne reste pas silencieux, crie ! La justice est un droit » et « Droits-Travail-Justice, continuons à crier », Ali Yalçın a rappelé les 26 jours de lutte menés pour résoudre les difficultés rencontrées par les fonctionnaires et les retraités. Il a dénoncé la dernière offre salariale de l’Employeur public : une augmentation de 10 % + 6 % pour 2026 et de 4 % + 4 % pour 2027.
« La Banque centrale prévoit une inflation de 16 % en 2026 et de 9 % en 2027. Cela signifie qu’on nous propose une hausse égale à l’inflation. Or, une augmentation équivalente à l’inflation n’est pas une augmentation réelle », a déclaré Yalçın.
Il a également critiqué une prime de base de 1 000 TL jugée insuffisante pour combler les pertes économiques subies par les fonctionnaires, indiquant que cette somme ne permet même pas de remplir la moitié d’un panier de courses.
« Pas de paix sociale sans équilibre salarial »
Ali Yalçın a exposé les revendications principales de Memur-Sen :
Une réelle part du bien-être économique,
Une revalorisation significative du salaire de base,
L’égalité entre les retraités et les actifs,
Des augmentations proportionnelles,
Un taux d’imposition fixe à 15 %.
Il a accusé l’Employeur public d’ignorer les souffrances des retraités et d’ignorer la réalité du coût de la vie. Il a également pointé du doigt l’absence de mesures concrètes pour corriger les déséquilibres salariaux et protéger les employés des effets de l’inflation.
« Si le bien-être n’est pas partagé, il n’y a pas de justice. Si le travail n’est pas respecté, il n’y a pas de paix sociale. »
« Où résoudre ces problèmes, si ce n’est à la table des négociations ? »
Yalçın a dénoncé l’attitude du Ministère des Finances, l’accusant d’ignorer la réalité du marché et de perpétuer les erreurs du passé en imposant des objectifs irréalistes. Il a rappelé que plusieurs promesses passées — comme la réforme de la loi 4688 ou l’ajustement de 3 600 TL pour les employés de premier degré — n’ont jamais été tenues.
« Si les promesses ne sont pas respectées, pourquoi tenir ces négociations ? » a-t-il lancé.
« Nous sommes déterminés à lutter jusqu’à la victoire »
La manifestation s’est achevée par une marche vers le Ministère du Trésor et des Finances, où les dirigeants syndicaux ont soumis de nouvelles propositions pour tous les secteurs de la fonction publique. Ali Yalçın a réaffirmé la volonté de poursuivre la lutte :
« Nous refusons l’injustice. Nous sommes déterminés à nous battre jusqu’à ce que nos droits soient garantis. Nul ne doit sous-estimer notre détermination. »
Un appel urgent a été lancé au gouvernement pour présenter une offre équitable, capable de :
Restaurer l’équilibre salarial,
Garantir la justice sociale,
Renforcer le pouvoir d’achat des fonctionnaires,
Réduire l’écart entre les actifs et les retraités.
Dans la foulée des mobilisations, le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale a demandé une réunion avec Memur-Sen le jour même à 18h30.